Accueil > Nos actions > Références & Support > Supports Pédagogiques & Techniques > Renforcer l'attention et la concentration chez l'enfant
Je m'inscris
Ajouter à ma liste de souhait
Le Projet
- Ai-je toute votre attention ?
- Les niveaux d’attention
- Attention divisée
- Restez concentrés
- Trucs et astuces
- Bibliographie
Ai-je toute votre attention ?
Votre attention est-elle entièrement consacrée à ce que vous lisez en ce moment ou d’autres pensées retiennent-elles votre attention ?
En lisant attentivement vous focalisez vos capacités d’observation, d’analyse et ; de jugement (voire de mouvement) à ce qui est écrit, sans vous laisser perturber par ce qui n’est pas pertinent. Vous sélectionnez et traiter un élément particulier parmi tous les stimuli qui vous parviennent simultanément (son, odeurs, images, pensées parasites...).
Les niveaux d’attention
Il existe plusieurs niveaux d’attention.
Vous êtes en état d’alerte si vous êtes en attente d’un signal qui requiert une action de votre part. Par exemple, alors que vous lisez vous devez également faire attention à ce qui cuit sur le feu.
Vous êtes en état de vigilance lorsque vous maintenez une certaine attention à des tâches monotones ou répétitives et que vous devez identifier (ou réagir face à) certains stimuli/évènements. Ceci est le cas lorsque vous prenez la même route tous les jours pour aller travailler mais restez vigilants pour éviter les accidents.
Et si votre niveau d’attention est soutenu, vous mobilisez plus particulièrement certaines fonctions de votre esprit, ce qui vous permet également de mieux mémoriser.
Attention divisée
L’attention peut également être partagée entre plusieurs éléments. Cette capacité à traiter plusieurs informations à la fois intervient dans le raisonnement, la compréhension, la capacité de résolution. Par exemple, en lisant ce texte, vous le déchiffrez, en comprenez le contenu et peut-être même sollicitez d’autres ressources pour étayer, argumenter ou résoudre une problématique soulevée.
Vous pouvez même utiliser cette capacité pour vous observer en train de lire : cette capacité de dissociation permet d’augmenter la conscience de son propre fonctionnement.
Restez concentrés
Lorsque vous êtes concentrés, vous ramenez tout votre être (vos pensées et votre corps) au centre et maintenez cette attention pendant une période plus ou moins longue correspondant à votre âge, vos capacités intellectuelles, votre intérêt pour le sujet...
On parle plus généralement de concentration pour l’esprit, mais le « corps » écoute tout autant que la tête. La programmation neuro-linguistique (PNL) définit une modalité, un canal privilégié pour percevoir le monde. Nous sommes tous plutôt visuels, auditifs, kinesthésiques, olfactifs ou gustatifs (VAKOG). Cependant, tous les sens perçoivent des informations. Être entièrement présent c’est se mettre dans une position où tout le corps est disponible et orienté vers le sujet ou l’objet de l’attention.
En maintenant la concentration dans la détente, sans tension mentale ni corporelle, vous élargissez votre champ de conscience : ainsi vous percevez et êtes capables, sans effort supplémentaire, de traiter un plus grand nombre d’informations.
En moyenne, un enfant de 6-7ans peut maintenir son attention de manière soutenue et continue pendant 15 à 20 min. A 8-9 ans cette durée se prolonge de 10min et à partir de 10 ans, elle atteint 30-40min. Un adulte ne se concentrera de manière efficace guère plus de 40 min et il est préconisé une pause de 10 min toutes les heures.
Cependant, il est vrai que la motivation joue un rôle clé dans cette durée et si vous êtes plongé dans un livre passionnant, vous pouvez y rester des heures sans bouger et sans voir le temps défiler.
Trucs et astuces
Voici quelques éléments concrets à appliquer au quotidien, certains à adapter selon le contexte et les individus, pour améliorer l’attention et renforcer la concentration.
Respecter son corps
Commençons par la base, mais souvent occultée, la simple satisfaction de ses besoins primaires : une bonne respiration ample et profonde (travaillée par exemple par des exercices de respiration abdominale), un sommeil réparateur en respectant son cycle, de la nourriture saine et équilibrée et une activité physique régulière.
L’environnement
Pendant l’activité, pensez à éliminer tous les stimuli parasites (bruits, téléphone, TV, lumière vibrante, possibles interruptions...) qui amènent de l’information inutile et qui pourraient distraire l’enfant.
Trouver la source de motivation
Pour gagner l’attention de l’enfant et la maintenir il est nécessaire de comprendre ce qui le stimule vraiment. Les résultats seront d’autant plus probants qu’il trouve sa source de plaisir et de satisfaction dans l’activité elle-même (qu’il le fasse pour lui) que dans sa finalité (type récompense, satisfaction d’un tiers ou éviter une punition). Pour peu que cette activité soit à sa hauteur, ni trop facile (pour ne pas perdre leur intérêt) ni trop difficile (pour éviter le découragement).
Respecter son propre rythme
Un adolescent a besoin de 9h de sommeil en moyenne, mais il a tendance à se coucher tard. Son rythme biologique étant perturbé, les périodes où il sera le plus efficace seront sûrement décalés par rapport à enfant de 8-10 ans. En plus des particularités liées à l’âge, chaque individu a son propre rythme et le respecter permet de progresser au mieux de ses capacités, tout en renforçant la confiance en soi.
Cependant, il est aussi nécessaire de considérer le rythme du groupe en sus de celui des individus qui le composent et accepter une certaine adaptation.
De plus, toute attente, toute expectative comme de croire qu’un exercice doit être fait plus vite ou plus lentement, perturbe la concentration car une partie de l’attention est portée ailleurs que sur l’activité elle-même.
La structure et le rythme
Forcer les moments de concentration sont parfaitement inutiles, voire nuisibles puisque la routine ou les automatismes peuvent facilement s’installer et il peut y avoir atteinte à la confiance en soi de l’enfant devant son incapacité à répondre à une demande ou devant les erreurs produites malgré lui.
Donc deux fois 30 min avec une pause valent mieux qu’une heure d’affilée. Et il est encore mieux d’alterner des moments de concentration intenses (auditives, visuelles, corporelles), avec des moments de dépense physique (jeu, sport), et de détente (relaxation, moments libres, créatifs), voire des moments où l’on ne fait rien. Un moment libre n’est pas un moment que l’on rempli encore avec une autre activité, mais un moment d’intégration, de retour à soi, de calme.
La diversification des thématiques abordées, des moyens utilisés, du type d’activités, de l’organisation (en groupe, à deux, seul), des sens stimulés (images, sons, mouvement...), des lieux, etc, ne font que contribuer à une meilleure attention. Non seulement la routine n’a pas le temps de s’installer, mais cela permet à l’enfant de rester attentif et mobiliser de nouvelles ressources afin de s’adapter au changement (par exemple, lorsqu’au cours d’un jeu, les règles changes - de préférence, une à la fois).
Par le jeu
Selon Winnicott, le jeu est spontané et universel et serait thérapeutique en soi. Peut-être que même tout apprentissage, toute éducation pourrait se faire par le jeu. Quoi qu’il en soit, les bénéfices de certains d’entre eux sont immédiatement identifiables. En voici quelques exemples :
Les jeux en équipe avec, puis sans, éléments de reconnaissance des équipes.
Les jeux de construction et d’équilibre pour rester concentré (e.x. les Kappla, les mikados) ou pour développer l’observation (ex. puzzle, livre « Mais où est Charlie ? »).
Colorier des mandalas pour se centrer, revenir à soi : un moment de détente et de concentration.
Le « Loto des odeurs ou du goût », le « Memory des sons » pour développer l’attention aux autres facultés sensorielles.
Les jeux corporels (ex. statue musicale ; 1,2,3 Soleil ; Jacques a dit ; ou en groupe) pour encourager la conscience du corps et l’attention à soi, aux autres.
La relaxation
La relaxation a des effets thérapeutiques pendant qui se prolongent après la séance. Et plus on la pratique, plus les effets se renforcent.
La relaxation permet d’alterner les rythmes. Elle permet un repos en profondeur ; elle permet de revenir à soi après avoir porté son attention à l’extérieur ; et elle permet de libérer les tensions qui bloquent la concentration.
Encourager l’autonomie
Aider l’enfant à prendre conscience de ce qui change en lui quand l’attention part ou il se met la pression : prendre du recul, observer, s’observer. Puis quand l’enfant se sent prêt à reprendre l’exercice, il le signale et repart.
S’il n’y arrive pas, c’est qu’il est peut-être temps de changer d’activité, ou tout simplement de changer de position. S’il essaie de chasser ses pensées elles reviendront en force. Si on vous dit de ne pas penser à un éléphant rose, quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ? Alors lui répéter « Concentre-toi », « Fais attention », « Ne pense pas à autre chose » ne fait qu’encourager la dispersion : l’enfant va penser à « se concentrer », sans savoir comment faire. Il suffit donc de diriger son attention sur l’objet voulu, l’amener à comprendre qu’il se passe quelque chose dans sa tête et qu’il peut le contrôler.
Cette attitude lui apprend à respecter son rythme, à mieux se connaître, de développer peu à peu la conscience simultanée de ce qui se passe à l’extérieur de lui et de ce qui se passe en lui, mais également à assimiler correctement ce qui a été appris.
Encourager l’autonomie permet à l’enfant de prendre lui-même ses décisions et en comprendre les conséquences : ainsi il restera plus attentif la prochaine fois suivant ce qu’il attend de l’activité.
Et surtout, patience...
L’amélioration se fait un pas après l’autre. Jour après jour, chacun à son rythme, sans mettre de la pression ou du stress. Au contraire. A force de trop vouloir, de trop chercher, l’esprit devient opaque et l’enfant ne voit plus rien dans ses capacités.
Bibliographie
Auteurs
Bandler R. (2002). Un cerveau pour changer. InterEditions : Paris.
Sala J. & Marti A. (2008). Eveil de la conscience par le corps. Le Souffle d’Or : Gap.
Sites web
http://www.ien-versailles.ac-versai...