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Introduction
Apprentissage de l’observation scientifique et talents cognitifs
Le Projet
L’observation scientifique, n’est pas un simple regard porté sur ce qui nous entoure, mais une ouverture d’esprit visant à comprendre un phénomène, à résoudre une énigme scientifique spécifique, une question qui se pose. Cela nécessite de la part des apprenants une grande attention, une curiosité, un esprit critique, donc ce que nous appelons un véritable apprentissage par des prises de conscience.
L’objet de cet article est une première analyse de la façon de stimuler l’apprentissage scientifique de l’observation notamment au travers de la pratique des talents cognitifs décrits dans la taxonomie de Bloom[2], modèle pédagogique d’acquisition et de manipulation des connaissances.
1) Évolution des observations
A l’origine, l’observation fait référence à la perception directe de phénomènes par la vision. Une observation mulsemedia [1] (multiple sensorial media) fait appel à tous nos sens. Une telle observation permet la stimulation sensorielle en couche et l’interaction à travers plusieurs canaux sensoriels (e.g. les canaux Visuel, Auditif, Kinesthésique, Olfactif, et Gustatif ou acronyme VAKOG [4]).
En effet, la connaissance scientifique s’est développée grâce aux observations de la nature à l’œil nu puis au travers d’instruments comme les loupes, les lunettes, les microscopes et télescopes, simples extensions de notre vision naturelle, les phénomènes observés pouvant être infiniment petits et/ou infiniment éloignés.
2) Talents cognitifs et observation scientifique
Le processus d’apprentissage aux observations scientifiques permet de favoriser
la pratique de l’observation au sein d’une démarche scientifique facilitant le recueil d’informations. L’observation rigoureuse et éthique d’un phénomène s’appuie naturellement sur les talents cognitifs de l’apprenant proposés Bloom [2] étendus en 2001 par Anderson [3].
Ces talents cognitifs se classent selon 6 objectifs avec des actions associées au(x) phénomène(s) observé(s) :
A) Se souvenir d’une observation
Actions associées : reconnaître, décrire, identifier, nommer, localiser, trouver le ou les phénomène(s) observé(s).
B) Comprendre une observation
Actions associées : interpréter, résumer, déduire, classer, comparer, expliquer, exemplifier le ou les phénomène(s) observé(s).
C) Appliquer notre connaissance sur les bonnes pratiques d’observations et phénomènes observés
Actions associées : mettre en œuvre, exécuter, utiliser, exécuter une bonne pratique d’observation.
D) Analyser une observation
Actions associées : Comparer, esquisser, trouver, structurer le ou les phénomène (s) observé(s).
E) Évaluer une observation
Actions associées : vérifier, formuler des hypothèses, critiquer, expérimenter,
juger, tester, détecter, surveiller le ou les phénomène(s) observé(s).
F) Créer une observation
Actions associées : concevoir, construire, planifier, produire, inventer, concevoir, faire une observation.
L’apprentissage à observer peut débuter par n’importe quel objectif selon le choix de l’apprenant, mais l’inhérent à cet apprentissage sera surtout les pré-requis et les acquis d’expériences précédentes. En effet, la compréhension d’un phénomène observé pourra être facilité par le souvenir d’observations similaires. De même, l’évaluation de l’impact d’un phénomène sera facilitée par l’analyse au préalable de ce phénomène.
Il sera intéressant d’étendre cette analyse dans un prochain article à l’observation collaborative et l’émergence d’une intelligence collective, résultat de cette observation collaborative.
3) Types d’observation
Sur base des talents cognitifs présentés précédemment, nous pouvons nous demander si les différents types d’observation ne nécessiteraient pas une adaptation pédagogique lors de l’apprentissage à observer.
Il sera intéressant d’affiner la démarche pédagogique en fonction des types d’observation que nous détaillons comme suit :
a) Observation directe du phénomène cible tel qu’il se produit
a1) Observation sans interaction
a11) Observation humaine :
a12) Observation structurée ;
a13) Observation non-structurée ;
a2) Observation avec interaction
a21) Observation humaine ;
a22) Observation structurée ;
a23) Observation non-structurée ;
b) Observation indirecte du phénomène cible (effets et résultat du phénomène)
b1) Observation de traces ;
b2) Observation de données d’archives.
4) Conclusion
Nous avons développé des pistes de réflexion sur l’apprentissage de l’observation scientifique, démarche pédagogique vécue par les apprenants utilisant leur talents cognitifs. Il sera intéressant de poursuivre cette analyse en fonction des types d’observation revisités en section 3.
D’autres facteurs doivent être pris en considération, notamment les évolutions technologiques et l’arrivée de nouveaux outils numériques pour faciliter les observations des participants, l’apprentissage de la démarche scientifique jusqu’aux résultats. Il sera important d’étudier comment les outils peuvent servir de véhicule pour faciliter le développement d’une pensée scientifique chez les apprenants en lien avec les niveaux cognitifs indiqués dans la taxonomie numérique étendue de Bloom[5].
Bibliographie :
[1] George Ghinea, Frederic Andres, Stephen Gulliver : Multiple Sensorial Media Advances and Applications : New Developments in MulSeMedia. 1 edited by IGI, 01/2011 ; IGI., ISBN : 1609608216, DOI:10.4018/978-1-60960-821-7
[2] Bloom, B.S. (1956). Taxonomy of educational objectives : The classification of educational goals. New York, NY : Longmans, Green.
[3] Anderson, L.W. & Krathwohl, D.R. (2001). A taxonomy for teaching, learning, and assessing : A revision of Bloom’s taxonomy of educational objectives. New York, NY : Longman.
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/VAKOG
[5] Bloom’s Digital Taxonomy. (2015, January 15). Retrieved March 03, 2019, from https://www.commonsensemedia.org/vi...