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Activité : Paris et la Bièvre

Suivre à vélo un cours d'eau (La Bièvre) et visiter une ville (Paris) : 1 ou 2 jours. Parcours de moins de 40 km en pente douce. Voir descriptif détaillé

Activité : Paris et la Bièvre

Suivre à vélo un cours d'eau (La Bièvre) et visiter une ville (Paris) : 1 ou 2 jours. Parcours de moins de 40 km en pente douce. Voir descriptif détaillé

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Cette activité est une mise en pratique d’un projet plus général, qui est de poser des questions transdisciplinaires à travers la visite d’une ville selon une cohérence donnée. Des questions d’architecture, d’urbanisme, d’histoire, de techniques, de sciences, d’écologie, de biologie (écosystèmes) etc peuvent être abordées selon un angle social ou politique. Ici, il s’agit de descendre le cours de la Bièvre depuis sa source jusqu’à la Seine. L’Architecture, l’urbanisme, l’histoire, la topographie, l’écosystème, l’économie, la toponymie, les techniques... interpellent les promeneurs qui découvrent directement ou par leurs traces des aqueducs, des moulins, des fortifications, des tanneries, des teintureries, des blanchisseries, les toiles de Jouy,...

Départ à vélo depuis Guyancourt
La source de la Bièvre, l’étymologie du nom (Castor).
La Bièvre est là, visible : quelle faune, quelle flore, quelles activités humaines ?
Région agricole : que faut-il pour faire de l’agriculture ?
- Terre : qualité de la terre. On va chercher du calcaire dans des carrière pour modifier la composition de la terre. (Je crois qu’on peut visiter les carrières)
- Travail : de la force physique, de l’organisation pour la mise en commun des efforts de chacun, un savoir faire. (référence possible à Proudhon : une journée de travail de cent hommes est plus importante que cent journées d’un seul homme)
- De l’eau : la pluie, les étangs et la Bièvre.
La région fournit le Château de Versailles. Le cahier de doléances de Guyancourt (apparemment, il est utilisé dans les programmes scolaires).
La réserve naturelle régionale du bassin de la Bièvre : Faune et flore (il existe un parcours pédagogique).

Suivons son lit ! Elle s’écoule d’amont vers l’aval. Nous traversons plusieurs villes de la banlieue parisienne, y a-t-il une trace d’activité humaine passée ou présente ? Y a-t-il un lien entre cette activité et son installation historique sur le bord d’une rivière ?
On traverse
- Buc : l’Aqueduc servait à alimenter le jardin de Versailles. Comment calcule-t-on la pente d’un aqueduc pour que l’eau s’écoule régulièrement : topographie et triangulation, quelques rappels de trigonométrie.
- Les Loges-en-Josas : on peut toujours voir l’aqueduc de Buc. Plusieurs maisons anciennes en pierre meulière : occasion de faire un peu de géologie en lien avec la construction : ``La pierre est en effet à la fois extrêmement solide, insensible à l’altération de l’eau de pluie, imperméable et poreuse (meulière caverneuse, c’est-à-dire trouée comme de l’emmental). Cette structure vacuolaire lui communique un certain pouvoir d’isolation thermique et phonique, très apprécié’’ [Wikipedia, Meulière (géologie)] [Patrick De Wever, Voyage d’un grain de sable, EDP Sciences, 2015, p. 14].
- Jouy-en-Josas : le vieux moulin (sur le bras artificiel de la Bièvre) : historique et rôle économique des moulins ; technique : comment fonctionne un moulin, énergie hydraulique. La manufacture de Toile de Jouy est installée sur les bord de la Bièvre pour utiliser la force du moulin et l’eau pour le lavage des toiles et pour leur teinture [Wikipedia, Jouy-en-Josas] [Aziza Gril-Mariotte, Les toiles de Jouy : Histoire d’un art décoratif, 1760-1821, Presses universitaires de Rennes, 2015].
- Bièvres : c’est l’occasion de faire le point sur les questions de géodésie déjà aperçues en suivant la pente à vélo, en regardant les courbes de niveaux sur une carte et en observant et réfléchissant à la conception de l’aqueduc : ``L’Institut national de l’information géographique et forestière a placé plusieurs bornes repères sur le territoire de la commune [de Bièvres], en traçant la géodésie. En suivant le cours de la rivière, la première est située à proximité de la gare de Vauboyen à une altitude de quatre-vingt-cinq mètres, elle est encadrée sur chaque versant par deux bornes, l’une au sud, distante de soixante-dix mètres mais qui culmine déjà à cent quarante-huit mètres, l’autre dans le bois de Monteclin, distante de quatre-vingt-dix mètres et qui culmine à cent soixante-neuf mètres. Une autre borne à proximité du cours de la rivière est placée au niveau de la gare de Bièvres à une altitude de soixante-dix-sept mètres, distante de deux kilomètres de la précédente gare. Le point culminant est pour sa part situé sur le territoire de la base aérienne de Villacoublay. ’’ [Wikipedia, Bièvres].
- Igny ; Massy ;
- Verrières-le-Buisson : possibilité de faire un peu de science avec la visite d’un des deux arboretums (municipal et de Villemorin). On peut discuter de l’entreprise Villemorin.
- Antony : possibilité de voir la roue du moulin (la noria), qui actionnait le moulin à blé pour produire de la farine. Energie hydraulique, système mécanique, meule ; mais aussi, circuit économique : l’agriculteur, le meunier, le boulanger.

La Bièvre disparaît sous terre après la réserve naturelle régionale du bassin de la Bièvre à Antony. Comment continuer à la suivre ?
A vélo, suivons la pente, avançons sans pédaler (ou presque), nous suivrons ainsi le lit de la rivière. C’est encore l’occasion de regarder sur une carte les courbes de niveaux et d’apprendre à les lire. Les noms de certaines rues confirment que nous sommes sur le bon chemin.
- La rivière réapparaît au Parc des Prés de la Bièvre à Fresnes et dans Les jardins de la Bièvres à La Hay-les-Roses ;
- à Cachan on peut parler de l’aqueduc romain (il ne transportait pas l’eau de la Bièvre) ;
- Arcueil, Gentilly ;

(Si deux jours, prévoir de dormir à mi-chemin)

- et on entre dans Paris par la Poterne des Peupliers, qui constitue le passage de la rivière dans la fortification de Thiers. C’est l’occasion de parler de la Commune de Paris, mais aussi du rôle des fortifications, de la technique de construction d’un arc et de la construction en pierre, des éléments de mécanique statique et ce qui change avec le béton.
On retrouve différentes enceintes de Paris, à travers les ouvertures qui y étaient faites pour laisser passer la Bièvre : outre la Poterne des Peupliers, plus en aval,l’Arche de la Bièvre (Bureau de Poste de la rue des Écoles), qui permettait à la rivière de traverser l’enceinte de Philippe Auguste, parler de la limite médiévale de Paris et de ces enceintes : protection mais aussi gestion économique des entrées et sorties de marchandises, paiement de taxes.

- On contourne la Butte au Caille en suivant la pente, on devine la Bièvre sous la chaussée : quelques mots sur l’histoire de la Commune, par où sont entrés les Versaillais ? On peut reparler de Thiers. Pourquoi la résistance s’est installée sur le Butte ? Les canons se sont enlisés dans la Bièvre.
- Rue des Tanneurs : les tanneurs ont besoin d’eau (bord de la Bièvre). Comment se fait le tannage des peaux. Gestion des eaux usées, ou plutôt la non gestion amène à sortir les tanneries de Paris. Où sont-elles installées aujourd’hui (en France, à l’étranger : délocalisation).
- Les Gobelins : la manufacture (On peut, éventuellement, la visiter), l’école actuelle, les teinturiers qui ont besoin de la rivière comme source et pour vider leurs bains. Comment se fait la teinture, quelles origines pour les pigments, où s’est déplacée cette industrie aujourd’hui ?
L’histoire et la technique de la tapisserie. Occasion de parler, en les liant, de décision politique de création de la manufacture (Henri iv puis Colbert sous Louis xiv), de choisir un lieu (les teinturiers et la proximité de la Bièvre), de parler d’économie, de techniques et d’art. Le transfert de technologie depuis la Turquie. (voici quelques liens : https://manufacturedesgobelins.fr/
https://gallica.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k64357837/f18.item.r=.zoom
http://www.persee.fr/doc/hes_0752-5702_1994_num_13_3_1707#hes_0752-5702_1994_num_13_3_T1_0464_0000
[V - LES TEINTURERIES DU QUARTIER DES GOBELINS, page 464, La maison, la fabrique et la ville]
Jean-François Belhoste, L’industrie du drap fin en France (XVe-XVIIIe siècles)

La Bièvre et les eaux usées : première réaction : sortir les industries de Paris et recouvrir la Bièvre, mais dans le Val de Marne, on a vu que la Bièvre est nettoyée et que des parcours et des parcs sont installés.
Réseau d’égout de Paris, questionnement. Réseau d’eau potable, questionnement. Écoulement des eaux de pluies, questionnement.

Les bâtiments : différents styles, différentes époques, différentes techniques de constructions. A chaque style correspond une idéologie et des mouvements artistiques, politiques, sociaux. Haussmann, Art-Nouveau, Art-Déco, Art-Moderne...

- On contourne la montagne Sainte-Geneviève. Il est alors possible de parler de la Lutèce romaine. Le quartier latin est un quartier universitaire où se fait une grande partie de la recherche scientifique française (possible visite d’un laboratoire ? .
- Les glacières (rue des Glacières) : les étangs gelés en hiver, alimentés par la Bièvre, fournissaient de la glace qui était stockée. A quoi servait la glace ? rôle économique, métiers...
- Rue Croulebarbe, il y avait des vignes et des moulins : pourquoi les moulins sur la Bièvre ? énergie hydraulique transformée en énergie mécanique. Pourquoi ? moulin à blé ? fabrication du papier ? ...
- La vie animale et végétale dans une rivière souterraine, que peut-il y avoir, questionnement.

Pour chaque questionnement, un début de réponse et des pistes de recherche.

- Rue de Bièvre, possibilité de parler de Miterrand, histoire politique.

- La Seine, on revoit la Bièvre sous la forme d’un tuyau qui se jette dans la Seine.

On pose la question aux participants : « Et toi, dans quel ville et quartier habites-tu ? Quelle promenade pourrais-tu imaginer pour toi, pour tes amis, dans ta ville, dans ton quartier ? »

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